24 octobre 2009

|paf !|
Aphatie étrille Pujadas

 
Jean-Michel Aphatie, intervieweur politique vedette de RTL, tiens aussi un blog sur le site Internet de cette radio. Chaque jour, au fil de la plume, il distille ses analyses et ses impressions. Le 23 octobre dernier, sans le nommer, JMA s'en est pris à David Pujadas, le présentateur-tronc du 20H de France 2

David Pujadas ne réveillonnera sans doute pas
avec Jean-Michel Aphatie.


Ce matin-là, en commentateur de la vie politique, Aphatie réagit évidemment au scoop entendu la veille au journal télévisé de France-Télévision : la reculade de Jean Sarkozy quant à la présidence de l'Epad :


Donc, Jean Sarkozy. Il a renoncé hier soir, sur France 2, à la présidence de l’Epad.(...) Lors de son intervention (il) a évoqué, pour expliquer sa reculade, une «campagne de désinformation (...) orchestrée de manière professionnelle». Faute d’avoir été précisément questionné sur le sujet, on peut penser que dans son esprit, une campagne de presse a été organisé par ce que les plus sots d’entre nous dénomment système médiatique. (...) Jean Sarkozy a expliqué son retrait par le poids du soupçon de favoritisme qui aurait pesé sur son élection à la présidence de l’Epad. Mais ce soupçon, était-il fondé ou pas? Les questions ont manqué hier soir.(...) Les réponses de Jean Sarkozy auraient été intéressantes pour que chacun puisse se faire une opinion.



Et Bing ! Ca c'est pour David. Encore.

Oui, "encore", car JMA n'en est pas à sa première attaque contre le présentateur de JT au cheveu récalcitrant. Il y a quelques semaines, à l'occasion du déplacement de Nicolas Sarkozy à New York, le président français avait parlé de "coupables" pour désigner les prévenus du procès Clearstream. Une bévue, un lapsus, que n'avaient pas relevé ceux qui interviewaient le Président : Laurence Ferrari et... David Pujadas. Aphatie avait alors grincé :


Les seuls à ne pas avoir entendu le mot, apparemment, ce sont les deux journalistes qui se trouvaient face à lui. Problème d’acoustique? Il est vrai que New York est une ville très bruyante.



Autre pique, il y a environ un an. Souvenez-vous, France 2 annonçait alors la diffusion des "Infiltrés", une émission dans laquelle des "Journalistes «dans la peau de…», équipés de micros caméras" (cachées - NDLR) pénètrent dans certains milieux pour nous en révéler les "secrets". Présentateur : David Pujadas.







Le concept provoque un tollé dans la sphère journalistico-médiatique. La Société des journalistes de France 2 demande, en vain, le retrait de l'émission (elle devrait d'ailleurs être reconduite en 2010). Et Aphatie d'attiser le feu : le 2 octobre 2008, toujours sur son blog, l'intervieweur appelle de ses vœux à ce que ce "projet d'émission de David Pujadas" ne voie "jamais le jour" (en réalité, l'émission est une idée de l'agence Capa - NDLR). La douce ironie de JMA est déjà là, décrivant celui qui, en 2004, avait annoncé un poil trop tôt la fin de la vie politique d'Alain Juppé :


David Pujadas est un journaliste solide et de grand talent. Il le montre depuis sept ans à la tête du journal de 20 heures de France 2. L’hebdomadaire L’Express rapporte que David Pujadas, présentera, sur la chaîne publique, «une nouvelle émission dès la fin octobre, intitulée 'Les Infiltrés'. L’idée? Aborder un sujet ou pénétrer une entreprise en caméra cachée.» (...) L’émission de David Pujadas(...), autant le dire nettement, est scandaleuse.



Certains y verront la jalousie d'Aphatie envers Pujadas, comme le suggèrent parfois les Guignols de l'info. D'autres, un côté maître d'école de journalisme très "1919", comme Bruno Roger-Petit (qui lui en veut d'avoir, devant les caméras de Canal +, "jeté à la poubelle" le livre "François Mitterrand 2008" dont Bruno Roger-Petit est l'auteur - encore anonyme au moment des faits).

JMA est plus certainement un type qui dit ce qu'il pense, comme il le pense. Au risque, peut-être, de se fâcher avec tout le monde. Kahn, Amar, Birenbaum... La liste est déjà longue, certes, mais peu importe, ça fait le buzz.•